Découverte et intégration. [Pv Nayra]

Un petit louveteau avait foncé dans les pattes de ma sœur sans le faire exprès, je pouvais remarquer à son regard que cela était nouveau pour elle. Je la comprenais, j’étais pareil au début, je craignais tout le monde, mais Méor m’avait montré qu’on avait tous eu un passé douloureux et que cette renaissance ne devait pas laisser place à ma rancœur de mon ancien monde. J’ai appris à aimer. On me respectait et on m’appréciait.

« Fleya, je sais que ce sera dur de t’habituer à ta nouvelle vie de Ganma, mais on sera tous là pour t’aider. Vraiment tous sans exception. »

J’avançais vers ma grotte que j’allais partager avec ma sœur, elle me suivait, toujours un peu méfiante. Je ne pouvais pas lui faire oublier son ancienne vie de Deruta d’un coup de patte, il lui faudrait du temps, comme pour moi et pour tous les nouveaux de ce monde. Nous avons tous eu un moment d’adaptation. J’avais tellement de chose à lui montrer et à lui raconter, tous ce que j’avais réussi à apprendre, je voulais le partager avec elle. Bubulle s’était envolé pour montrer le garde mangé de notre nouveau chez nous à Ily. Je regardais ma sœur et m’approchais d’elle pour la rassurer.

« Ne t’inquiètes pas, plus personne ne te fera de mal ici, tu es en sécurité. »

Je plongeais ma truffe dans le doux pelage blanc de Fleya, cette odeur qui m’avait tant manquée, cette odeur que je n’avais jamais oubliée. Il ne me restait qu’elle dans ma mémoire, notre mère, notre père tout était flou, leur apparence, leur voix, leur odeur tout avait été oublié. Ma seule raison de vivre était-elle, celle qui se trouvait devant moi, celle où je ne me lassais plus de plonger mon museau dans ce doux pelage enneigé. Désormais réuni je devais lui faire oublier notre passé, lui faire oublier toutes ses souffrances et lui donner enfin la vie qu’elle méritait depuis toutes ces lunes. Une vie paisible sans combat. La seule chose qui me tracassais était les Revenants. Ces loups étaient dépourvus de toute logique, sans sentiments ils n’hésiteraient pas à nous attaquer. J’avais peur pour ma sœur qui était blessée, je savais que je pouvais la soigner avec mon eau purificatrice, mais je ne possédais pas suffisamment d’énergie pour le moment. L’opération que j’avais effectuée tout à l’heure m’avait demandé énormément d’énergie, Bubulle était venu juste à temps avant que je m’effondre. La raison qui me faisait tenir sur mes quatre pattes était que je ne voulais pas faire peur à ma sœur, je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour moi. Le mensonge était mal, on s’était promis de ne jamais nous mentir, mais je savais que dans notre ancienne vie elle me mentait su son état pour que je ne m’inquiète pas, aujourd’hui c’était moi qui faisait de même. Cacher ma souffrance pour la voir sourire était suffisant pour moi, surtout que pour moi ce ne sera pas pour toujours alors que ses blessures si. Cette nuit j’aurais récupéré toute mon énergie, alors ce n’était pas vraiment un mensonge au fond.

«Cet endroit est merveilleux! Souviens-toi, Nayra, du territoire qu'on avait par le passé! C'était assez moche même au printemps, le seul endroit ayant un peu de beauté se situait au niveau de cette petite rivière où nous aimions jouer. Mais ici, tout est magnifique! Tout le monde semble laisser son passée de côté, ou du moins s'en servir pour mieux apprécié la vie en ce monde, même les nouveaux nés qui n'ont rien vécus semblent avoir conscience de la chance qu'ils ont! Je n'ai encore rien vu et pourtant la façon dont ces lieux sont entretenus et la façon dont les loups se regardent et communiquent c'est... c'est un rêve!»

Je me souvenais de notre ancienne meute, comment l’oublier ? C’était dans ce triste endroit que nous avons étaient maltraitées depuis la mort de notre père. Seul la petite rivière où l’on aimait jouer était potable comparé au reste de notre territoire. Mais ici tout était plus vert et merveilleux. Quand je me remémorais cette endroit dépourvue de nature, accompagné d’une rivière avec un peu de végétation, cette rivière je l’a trouvé magique, enfin non, elle était vraiment magique. C’était là-bas qu’on se retrouvait pour jouer et oublier tous nos soucis.

«On commence mon entraînement quand? Est-ce que tu vas me faire visiter le territoire? Qui sont les Arufa? Ils sont autoritaires et coincés ou accessibles? Tu ne les connais peut-être pas encore très bien remarque. Est-ce que tu crois que l'on aura le droit de jouer avec les louveteaux? On s'entraînera ensemble avec nos pouvoirs? Imagine qu'on devienne super utile à la meute et qu'ils le reconnaissent!»

« Je ne sais pas, si tu te sens prête pourquoi ne pas commençais ? Pour le territoire tu as toute la vie pour le découvrir, on le fera ensemble. Je n’ai pas encore rencontré les Arufa en personne, mais juste de loin et d’après Bubulle ils sont accessible donc ne t’inquiète pas. Ce n’est pas à moi de demander pour les louveteaux tu c’est, mais ici personne n’est sauvage, j’ai plutôt l’impression que se sont tous des loups comme nous, qui ont un passé à oublier, on est tous identique. Tout le monde est utile, on a tous une part de responsabilité dans la meute, c’est une chose que l’on a jamais appris dans notre monde, car personne ne nous donner de mission. Mais ici, c’est différent, la mentalité est différente, désormais tu es utile à la meute, alors que tu viens tout juste d’arriver. »

Je souriais à ma sœur, oubliant mes courbatures, je croquais la vie à pleine dent. Ce manque d’énergie, ne m’empêchait pas d’avancer, c’était le parfait opposé, voir ma sœur aussi joyeuse me donnais des ailes et me faisait oublié le petit incident.

Je me dirigeais vers le lac de la montagne pour l’entrainement de ma sœur, c’était un endroit assez tranquille pour que l’on puisse s’entrainer sans blesser les autres, l’espace y était suffisant. Si elle avait besoin d’un cobaye pour apprendre à se servir de son pouvoir je l’aiderais avec plaisir. Son pouvoir n’était pas comme le mien où je pouvais m’entrainer seule sur l’eau. Pour mettre en place une illusion elle avait besoin de quelqu’un pour lui dire si ça fonctionnait ou non.