La colère de Baltia prend fin pour laisser place à une famille unie? [PV Narghar]

La colère de Baltia prend fin pour laisser place à une famille unie?

Je rentrais au camp avec un air impénétrable. J'observais Narghar et constatais sa blessure. La réaction d'Elliumi m'étonna un peu mais pas tant que ça au fond et puis actuellement, je m'en fichais. J'observais les loups autour de nous, je sentais mon pouvoir brûlant de sortir, de colorer mes yeux. J'avais envie de montrer les crocs, de me mettre en colère mais je n'en fis rien. Au fond, j'étais tellement en colère que je préférais rester calme. Je brûlais le corps sans faire de fantaisie afin de ne pas avoir à l'enterrer, il ne le méritait pas. Pendant ce temps, Narghar annonçait le retour de Yael, lui accordant un peu de valeur pour qu'ils puissent au moins la respecter ne serait-ce que parce qu'ils douteraient de sa puissance. Je n'étais moi-même pas bien sûr de ce qu'elle était capable de faire mais j'avais eu des nouvelles grâce à Akuma, ce qui m'avait confortée dans ma décision.
Je vis Over du coin de l'œil, celle-ci ne semblait pas ravie des événements. Elle se pressait contre son compagnon avec un air déçu, après tout, cette louve avait toujours eu l'esprit de meute malgré son caractère qui lui donnait le surnom de "tempête". Ils n'étaient peut-être pas tous perdus au fond. D'un signe d'oreille, je lui fis signe d'aller chercher un Ganma, pour qu'il examine Narghar. Il lui appliquerait sûrement une mixture afin d'être sûre que ça ne s'infecte pas, ça ne lui prendrait pas longtemps, du moins je l'espérais car je supposais Narghar peu disposé à se laisser soigner.
Over fila directement et ramena la louve tandis que je dispersais l'émeute qui s'était formée pour n'en garder que quelques-uns. Je leur donnais quelques ordres afin qu'ils aillent s'entraîner pour certains et je formais les prochaines patrouilles avec les autres. Je laissais à Yael la charge d'entraîner les loups étant donné qu'elle était devenue bien plus douée que la plupart que ce soit pour le combat ou l'utilisation des pouvoirs. Je lui montrais quelques autres loups qui avaient assez de compétence pour l'aider dans la tâche puisque j'avais commencé à m'intéresser suffisamment à la meute pour le savoir.
Lorsque je revins près de Narghar, je ne dis rien et m'en allais vers notre tanière, espérant qu'il me suive. J'étais fâchée et en même temps je voyais l'avenir. Ce début n'était pas entièrement négatif, c'était notre épreuve en tant qu'Arufa. Je laissais à Yael la tâche de gérer la meute le reste de la nuit. Ce soir, j'étais décidée à me donner à lui, nous pouvions offrir un avenir à nos louveteaux.

Alors qu’une femelle Ganma venait pour me soigner je grognais devant elle. Elle se dépêcha et partit aussi vite. Baltia était parti en direction de notre tanière, je la suivais du regard et attendait un peu avant de la rejoindre. Il y avait plusieurs couples dans la meute, et les chaleurs était présente, tous avaient des projets d’avenir, mais moi je ne savais pas. Je désirais une vie de famille, mais pourquoi avoir massacrer la mienne dans ce cas ? Etait-ce un coup de sang ? Mon passé défila devant mes yeux. Tant de cruauté dans ma première vie. Mes actes était-ils un signe ? Serais-je contraint à tuer mes petits ? Etait-ce mon destin de tuer encore une fois ma famille ? Ma femelle finirais-elle entre mes crocs ?

Tellement de question, j’avais peur. Pour la première fois de ma vie j’avais peur de ma personnalité, de celui que j’étais réellement, un tueur. Le regard vide, je rejoignais ma femelle, laissant Yael s’occuper de la meute. J’avais doucement, tel un fantôme qui pénétrait dans un endroit interdit. J’approchais d’elle. Elle me regardait avec ses yeux remplis de désire, mais de peur aussi. Elle qui était sauvage et ne laisser personne s’approcher de son cœur, j’avais réussi l’impossible.

Je voulais m’abandonner à ce moment de solitude et de bien-être, dans tous les cas, une seule fois suffirait sûrement pas à ce qu’elle soit enceinte. Je n’avais plus le temps de réfléchir à mes actes. J’approchais mon museau de sa fourrure, humant son odeur et léchant sa joue, puis entre les yeux. J’étais coincé entre deux choix. Serais-je un bon père ?  Ma vie entière était tachée de sang, serait-ce la fin de cette malédiction ?

Son regard remplit de tendresse, me donnait confiance en moi. Je toucher du bout de la truffe son ventre et lui donner des coup d’œil. Ma voix me trahirait à coup sûr, je laisser donc mon corps s’exprimer.

J’approchais doucement de sa croupe, pour finalement repartir et m’assoir au bord de notre tanière. Je pouvais sentir son regard sur moi, elle était sûrement surprise de ma réaction, ce n’était pas l’envie qui me manquer, mais le cran d’assumer ma descendance.  

La colère de Baltia prend fin pour laisser place à une famille unie?

Je le laissais faire, le regard attendri, prête à m'unir à lui en un geste d'amour, jusqu'à ce qu'il aille s'asseoir plus loin. Le regard calme, posé sur lui, je restais là où j'étais. Je m'attendais à cette réaction, je sentais son inquiétude et je savais pourquoi il s'inquiétait. Il n'y avait que moi qui pouvait l'apaiser. C'était étrange pour une louve qui ne pensait qu'à brûler tout le monde mais pour lui, je changeais. Au lieu de tuer, je sauverais, je le sauverais lui en toute circonstance.
Mon pelage s'embrasa - mes yeux conservèrent leur teinte de sang -, le feu s'étendit sur le sol en une très large zone et encercla le loup noir, puis s'élevèrent vers le ciel, l'enfermant dans une cage de feu qui se referma sur lui de sorte à ce que les flammes frôlent son pelage sans pour autant lui causer de brûlure. Je m'avançais pour me mettre face à lui et le fixais au travers des flammes bleutées, mon pelage toujours enflammé tandis que le feu au sol chatouillait mes coussinets et brûlait l'herbe tout en évitant ses pattes à lui. J'arborais un air à la fois sérieux et calme. Je ne dis rien, je me contentais de l'observer, mon regard rivé dans le sien, les flammes commençant à rendre l'air de la cage étouffant.
Je dissipais la totalité des flammes avant que cela ne devienne un supplice et me décidais enfin à parler.
«J'aurais pu te tuer. Tu étais vulnérable. Tu as choisi d'être vulnérable avec moi. Ta place est ici. Je suis ton unique famille désormais et si maintenant tu n'as pas envie de me tuer, si maintenant tu m'as fait un peu confiance alors que j'aurais pu te brûler vif, si maintenant tu n'as pas envie de te venger, si maintenant tu m'aimes encore alors tu les aimeras et l'amour sera plus fort que ta soif de sang.»
Je m'approchais de lui et murmurais à son oreille avec un air résolu.
«As-tu peur que je t'abandonne? As-tu peur que je disparaisse de ta vie?»
Akuma avait disparu depuis un moment, accompagnant Yael afin d'approuver ou non ses choix. Pourtant, elle s'intéressait à ce que je faisais depuis qu'elle avait senti que j'utilisais mon pouvoir, s'étant sûrement inquiétée. Tu comptes l'obliger à extérioriser? Non, je veux simplement le confronter à ce qu'il ressent. Je ne le laisserais pas tuer nos petits et je suis sûre qu'il n'en aura même pas l'envie. Sauf s'ils font trop de bêtises mais tu en auras envie aussi. Je lui fis ressentir un vague sentiment d'amusement vis-à-vis de son humour mais restais plus concentrée sur mon loup.
Je ne savais pas vraiment si j'avais trouvé les mots pour qu'il sache faire le choix qui le bloquait. Je n'étais pas habituée à aider, j'avais souffert puis j'avais fait souffrir toute ma vie, la diplomatie et l'altruisme ne faisaient pas partie de mon langage. Pourtant, je voulais réussir à faire ce que je n'avais jamais fait, pour lui.

Ma femelle compris ce qui m’arrivait, elle me défia avec son pouvoir, je pouvais mourir, mais je préférais mourir que la faire souffrir, alors je ne bougeais pas d’un poil. Elle s’approcha de moi, toujours plus prêt et me convainquit que je ne devais pas avoir peur de mon passé. Depuis mon arrivé, depuis que je suis avec Baltia, j’avais changé. J’avais appris ce que ma famille avait tenté de m’enseigner. Je n’étais plus le même avec elle. Je me levais alors, sans dire un mot, approchais ma truffe de son pelage.

« J’ai peur qu’on te vole à moi. »

Dans un élan de tendresse, je léchais sa truffe, puis son cou. L’excitation s’emparait de mon corps. Sans un mot, sans peur. Notre amour allait se celer, laissant place à ma progéniture. Les seuls qui auront le droit d’aimer Baltia autant que moi, les seuls qui auront la possibilité de la regarder avec un regard remplit d’amour seront ceux qui grandirons dans son ventre.

Mon cœur battait à toute vitesse, mon corps devenait aussi chaud que les flammes de ma femelle. Elle était ma source de vie. Je ne saurais dire le temps qu’on avait passé à s’offrir l’un à l’autre, ce moment qui avait figé le temps, restera jusqu’à ma mort dans ma mémoire. Je la regardais, elle était belle. On resta tous les deux dehors, allongé l’un contre l’autre. Je posais ma tête sur son ventre en espérant devoir recommencer. Ces petits-êtres si fragile allait changer le reste de ma vie, pourtant je sentais en moi l’instinct paternel faire surface.

« Tu as déjà des idées de prénom ? A ton avis on en aura combien ? »

Je donnais des coups de langue affectueux sur sa joue, la température redescendait délicatement. La nuit s’annoncerais fraiche, mais avec l’effort physique qu’on avait fourni, on résisterait au froid de ce territoire lugubre.

« Je t’aime. »

La colère de Baltia prend fin pour laisser place à une famille unie?

J'étais heureuse d'avoir pu le rassurer. En réalité, je n'avais jamais été aussi heureuse de ma vie, je n'avais jamais connue le bonheur et tout me semblait plus facile à ses côtés. Ce loup avait changé ce que j'étais et je ne laisserais jamais rien se mettre entre nous deux. Seuls nos louveteaux auraient une place importante dans nos vies mais ils ne nous sépareraient pas; au contraire, ils nous rapprocheraient.
Notre union dura un moment, je me laissais portée par l'extase et les vagues d'amour qui m'envahissaient. Je savais que rien ni personne ne nous dérangerait, Akuma et Elliumi y veillerait probablement. Cette nuit fut merveilleuse et jamais je ne la regretterais. Narghar était mien et j'étais sienne. Sa vie était mienne et la mienne était sienne. Je raisonnais ainsi désormais, comme si cette nuit nous avait définitivement liés tout comme nous étions liés à une créature à notre arrivée. Peut-être plus tard aurions-nous une union si fusionnelle que nous sentirions lorsque l'autre souffrait? Peut-être Lyrielle nous ferait-elle cette faveur?
«Personne ne me volera. Je ne laisserais rien ni personne nous séparer.»
Je collais ma truffe à la sienne en fermant les yeux. Je lui faisais confiance je l'aimais, je n'avais jamais rien éprouvé pour les autres et pourtant j'étais certaine de ce que je ressentais.
«Tu as déjà des idées de prénom? A ton avis on en aura combien?»
Je réfléchis un instant. La vérité étant que je n'y avais jamais réfléchis,
jusqu'à son arrivé, j'avais prévu de mourir sans descendance et même après, je n'avais pas réellement réussi à réaliser tout ce qu'il m'arrivait de si soudain alors penser au futur était compliqué d'autant plus avec les problèmes de meute. Je lui répondis avec humour.
«Nous en aurions cinq que nous appellerions "Sang", "Souffrance", "Hurlement", "Feu" et "Poison".»
Après l'avoir énoncé, j'étais sûre de ne pas vouloir les appeler ainsi. J'étais cruelle et je voulais voir les loups souffrirent, pourtant quand il s'agissait de Narghar ou de ces petites créatures qui se créaient probablement dans mon ventre à l'heure actuelle et que je chérirais bientôt, je ne voulais que leur bien.
«Moi aussi je t'aime.»