Entraînement [PV : Narghar]

Entraînement

Je l'écoutais avec un silence respectueux. J'appréciais énormément qu'il me fasse tant confiance. D'autant plus qu'avec nos caractères, rien n'était plus dur que de s'avouer toutes nos faiblesses. Mais mieux valait avancer avec notre passé en s'en servant comme force plutôt qu'en le traînant comme un boulet handicapant. Je gardais un regard presque bienveillant sur lui tout le long de son récit.
Akuma ne voulait toujours pas se manifester. Aussi bien physiquement qu'en moi. C'était déroutant d'une certaine façon mais peu importe. Il était là. C'était les deux piliers de ma vie désormais. Chacun avait une place inestimable dans mon cœur, cette chose qui n'appartenait pourtant normalement qu'aux vivants.
Je profitais pleinement de ce genre d'instants où je pouvais être moi-même, presque... vivante? Je savais qu'une fois devant d'autres loups, je ne ferais pas d'état d'âme et aurais un comportement tout aussi odieux.
A la fin de ses paroles pleine d'amour, je lui murmurais presque tristement dans l'espoir de l'apaiser un peu :
«Ne crains pas tes crimes, je fus sûrement plus cruelle que toi à plusieurs reprises. Je serais mal avisée de te juger pour tes actes alors que les miens n'avaient même pas de raisons d'avoir lieu pour la plupart. Pourtant, dès le départ, tu m'as accepté en connaissance de cause. Je ne vois pas pourquoi je te rejetterais.»
Je m'étais reculée, non pas pour refuser qu'il me touche mais pour plonger mon regard dans le sien et qu'il soit sûr que je disais ça en toute franchise.
«Lorsque je t'ai vu la première fois, tu me semblais déjà différent des anciens Arufa qui ont défilé dans cette meute. Pas l'un d'eux n'avait été vers moi sans me craindre. Pas l'un d'eux n'avait osé me provoquer. Toi, tu es arrivé comme une fleur et tu t'es vite rendu compte que tu n'allais pas te brûler les pattes aussi facilement que ce que je laissais croire. Tu as trouvé la faille dès le premier jour. Et malgré ça, au lieu de t'en servir pour me détrôner ou m'achever, tu m'as fait confiance. Pas dès le début mais tu m'as fait confiance.»
Je vins coller mon front contre le sien en un geste affectueux. Je restais un instant comme ça puis me reculais à nouveau, toujours les yeux dans les yeux, laissant ma fierté de côté sans aucune peine. Je commençais avec de l'amusement et de la tendresse dans la voix et dans les yeux - ce qui, accessoirement, m'arrivait rarement.
«La seule chose que je peux te reprocher c'est que tu es un idiot. Comment peux-tu croire qu'après tout ce qui nous est arrivé en à peine quelques jours, je puisse vouloir m'éloigner de toi pour si peu? Bien sûr que je t'aime, et ce sera toujours le cas même lorsque je ne serais plus qu'une âme errante. Je viens à peine de retrouver cette partie de moi, qui pourtant ne devrait plus exister en tant que Revenante, et même cette partie t'aime. Quoi qu'il arrive je resterais toujours à tes côtés et même s'il est encore trop tôt pour que l'on ait des petits, je suis sûre que tu seras un père merveilleux. Je n'avais jamais fait confiance aussi vite à quelqu'un hormis Akuma qui était liée à moi. Mais, elle, elle avait cet avantage justement.»
Je me tus, me rendant vite compte que je pourrais continuer à m'exprimer pendant des heures mais je doutais qu'on ait tous deux la patience de m'entendre parler aussi longtemps.
Je vins lui lécher affectueusement l'oreille et me pressais tout contre lui avec grognement heureux. Je me souvins de la promesse que j'avais faite à Akuma une fois que j'avais fini par réellement l'aimer. J'utilisais ces mêmes mots avec l'intonation adéquate pour que ça ait l'air d'une promesse.
«Pour toujours et à jamais.»

Les mots de Baltia m’avaient réchauffé le cœur, j’avais vraiment peur qu’elle ne veuille plus de moi de peur que je tue nos petit s’il n’était pas à la hauteur. Jamais je n’avais pensé qu’une telle chose m’arriverais. J’étais heureux et comprenais enfin le sentiment qui habitait mes parents. Elle grognait de bonheur et moi aussi. Elle était celle que j’avais toujours chercher, celle qui arriverait à me faire comprendre ce que depuis toujours j’avais refoulé. Elle était celle qui me délivrerais de mes cauchemars. Jusqu’à la fin de mon existence elle sera la seule dans mon cœur, enfin jusqu’à ce que nos petits naissent. Je pouvais désormais l’affirmais, j’étais prêt et même impatient d’avoir nos futurs petits.

A ce moment-là, c’était la promesse de notre union. Plus rien ne pouvais nous séparer. Au final, cela n’était pas un entraînement comme les autres. Il nous a rapprocher bien plus que ce que je l’avais imaginé. J’étais heureux de l’avoir trouvé.

« T’es es consciente que maintenant je ne risque plus de te lâcher. »

Je lui disais ces quelques mot en plaisanterie, même si au fond de ma voix il y avait un soupçon de sérieux. Je ne voulais la laisser à personnes d’autre, elle était à moi et à moi seul. Les seuls qui auront accès à son corps étaient nos futurs louveteaux. J’étais un être jaloux et qui pouvais devenir extrêmement violent. Moi-même j’avais peur de ce que je pouvais devenir et faire. Et ce que j’avais le plus peur c’était de faire du mal à Baltia par jalousie. Cela était plus que probable que sa arrive un jour. Je ne le désirais pas, mas j’étais comme ça.

Notre câlin terminé, je la regardais dans les yeux. Les mots ne sortaient plus de ma gorge et je restais ainsi à l’observer.